La charcuterie branchée

Mercredi 2 Décembre 2020

 Popaul, le charcutier, conjoint d'Henriette, était installé dans la cité, à l'ombre du minaret de la mosquée et son affaire périclitait. Aussi il avait décidé de partir au soleil, près d'un camp de nudistes. Là, au moins, où on hésite guère à exposer sa viande.
 C'est avec un nouveau concept qu'il redémarre une affaire baptisée "La charcuterie pornographique" ! Un reporter de la locale, alléché par le scoop, vient l'interviewer ; et il explique :
- L'heure est grave. Le marché se complique avec les allergiques au porc, les végans, les régimes de toutes sortes, etc... aussi, il faut rediriger la consommation différemment . Désormais je fais de la concurrence aux sex-shop : la branche, c'est le cochon, non ? Alors - et on est les seuls! - on a eu l'idée d'une cabine d'essayage en arrière boutique ...
- Bizarre ! Et alors ?
- Hé bien, mes ventes ont explosé ! Notamment mes saucisses al aïl, mes salamis, et accrochez-vous bien, les jésus, avec une forte demande sur le saindoux, très utile en la matière !
- Oui, étonnant ! Mais encore ?
- Ben , consommée de cette façon, ma cochonnaille ne fait aucunement grossir ; et puis, c'est du made in France !

Henriette, la douée conseillère-essayeuse de Popaul, est devenue une influenceuse très cotée sur les réseaux . Toujours à l'affut de nouveautés, elle a suggéré de consigner les os des gigots obéissants, d'ailleurs, à des critères que les dames exigeantes apprécient fortement :
- Voilà, dit-elle, un élément clef du plaisir : toujours raide et laisse un petit goût de revenez-y lors des nettoyages buccaux génitaux ! Avec ça, les partenaires deviennent doux comme des agneaux !...

Gilbert BADOC